Témoignages

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Quand j’étais petite, je suis partie en Drôme avec ma meilleure amie d’enfance et ses parents. Sur place, je me suis fait un ami qui n’a jamais quitté mes pensées : Marcel, le berger du coin.

Depuis lors, je me suis toujours dit que “j’aimerais m’occuper de brebis/chèvres comme lui” mais j’avais mis cette idée de côté en me disant que ce n’était pas pour moi, n’étant ni issue d’une famille d’agriculteurs et n’ayant pas particulièrement appris à grandir avec des animaux.

Et pourtant, en 2020, grâce à EAL², s’est présentée l’opportunité de suivre une formation d’initiation “éleveur ovins/caprins & transformation laitière”, panachage de théorie et de pratique nous confrontant directement aux réalités de ces métiers.

La qualité des intervenants, spécialistes dans chacune de leur matière a permis une initiation pointue avec une générosité dans la transmission des savoirs et compétences. Quant au stage que j’ai eu l’occasion de réaliser à “la Chèvrerie des Coquelicots” (Willemeau), il me fut riche en apprentissages concrets, coups de pattes et course après chevrette compris. 🙂

Je ne peux que souligner l’initiative de cette formation sans qui je n’aurais jamais osé passer le cap et j’en profite pour remercier la passion de ceux qui nous encadrés.

En ce qui me concerne, cette expérience humainement riche n’est que la 1ère étape vers une reconversion mais aussi, qui sait, la réalisation d’un rêve de petite fille…

La formation nous a aidé en tant qu’éleveur débutant à améliorer notre mode d’élevage et d’échanger avec des professeurs acteurs agricoles. Ils connaissent bien le métier et se sont vraiment mis à notre portée pour que nous puissions évoluer dans notre projet. Nous avons adoré rencontrer des personnes qui, comme nous, se reconvertissent dans l’agriculture paysanne. Des parcours riches que nous avons découverts avec plaisir. 

La formation en élevage m’a permis de rencontrer des formateurs très intéressants et compétents qui m’ont apporté beaucoup de théorie sur l’élevage, l’alimentation, l’adaptation des bâtiments. Ce qui a en plus confirmé mon envie de réorientation professionnelle.

Ces formateurs restent en plus très disponibles pour nous aider pour la suite de nos projets et pour nous aiguiller vers les sites ou services adaptés à nos questions.

J’ai de plus pu rencontrer d’autres porteurs de projet avec qui j’ai pu discuter et échanger des idées, des conseils ; c’est super enrichissant de dialoguer avec des personnes qui vivent à peu près la même histoire que la nôtre, de suivre leur évolution et leur réussite ! 🙂

En résumé, cette formation, même si je n’ai malheureusement pas pu suivre tous les modules, était très positive et enrichissante.

La formation est arrivée à point nommé quand Charlotte et moi étions en train de discuter de reconversion professionnelle. Elle vétérinaire, moi photographe, nous voulions nous lancer dans l’élevage.  

Charlotte s’est concentrée sur la partie fromagère de la formation quand moi je découvrais le béaba de l’élevage.  Au delà de la théorie, la formation m’a permis de rencontrer des personnes de terrain avec la tête sur les épaules.  C’est important de recadrer nos projets quand on est plein d’idées mais pas encore sur le terrain.  Depuis, nous avons nos premières agnelles laitières. L’aménagement de la bergerie prend forme et les premières traites sont planifiées pour 2022. 

Nous avons repris contact avec plusieurs personnes rencontrées lors de la formation pour continuer le suivi de notre projet. 

Cette formation m’a permis, à titre personnel, de me rendre compte de la réalité du métier mais me conforte dans mes choix également.

Je me suis découverte une passion pour le pâturage et toute sa science…

Le travail en groupe assez hétéroclite est très riche également. On se sent moins seul et moins fou. 😉

François, 36 ans, Morlanwelz, technicien/régisseur de théâtre.

Demandeur d’emploi dans le secteur culturel, déjà désireux de changer d’air, la crise sanitaire m’a poussé à me reconvertir. Néophyte que ce soit dans l’élevage ou la transformation, les jours de stages qui complémentent la semaine de cours théorique m’ont permis d’être dans le bain rapidement. Toutes les visites, tous les intervenants, au même titre que les autres participants, étaient dans l’échange, le partage et la discussion. Sur mon lieu de stage, la chèvrerie de Cent Pieds, grâce à la passion et l’envie de transmettre d’Anne et de son père, j’y ai vécu une expérience professionnelle et humaine formidable.  Tout est mis en place lors du parcours métier pour nous offrir de nouvelles perspectives comme un suivi sur nos projets en plus d’un réseau.

Je m’appelle Sébastien, j’ai 33 ans, et je ne suis pas issu d’une famille d’agriculteurs. Ma compagne et moi-même sommes tombés amoureux d’une petite ferme désaffectée sur un terrain d’un peu moins de 2ha dans notre village de Carnières (Hainaut). Architectes de formation, nous nous sommes attelés à la rénover durant quelques années, avec l’ambition de lui faire retrouver un jour son usage initial. Le confinement de 2020 nous a donné un premier coup de pouce en nous offrant le temps de nous atteler aux clôtures, ce qui nous a permis d’adopter nos trois premières chèvres. Nous nous sommes néanmoins rapidement rendus compte que nous manquions de connaissances et de pratique pour bien les soigner, et tirer le meilleur parti de leur lait. C’est alors que j’ai découvert le parcours métier « Eleveur ovin/caprin laitier avec transformation à la ferme et vente directe » du programme EAL² et me suis inscrit à la session d’avril 2021. Je suis heureux d’avoir saisi cette opportunité parce que cette formation m’a permis d’appréhender et de m’imprégner du mode de vie particulier d’éleveur/fromager. L’expérience est d’autant plus enrichissante qu’en plus des cours dispensés par de nombreux intervenants qui nous initient au contexte, elle inclut également un stage en exploitation agricole. Pour ma part, j’ai choisi la Ferme du Planois à Hennuyères, un modèle de ferme biologique et pédagogique que ma compagne et moi-même connaissions depuis fort longtemps. Avec du recul, je trouve que c’est le meilleur moyen d’enclencher son projet d’installation, en particulier lorsqu’on n’a aucun bagage préalable, parent, ou ami pour nous mettre sur la voie. Je crois que je n’aurais tout simplement pas osé faire ce grand saut, autrement qu’en m’inscrivant à cette formation. Je remercie donc les personnes impliquées dans la création de ce programme que j’ai trouvé tout à fait pertinent, et j’invite tous ceux qui se reconnaîtront dans mon profil, à oser faire le premier pas !

La couveuse m’a permis de prendre confiance en moi par rapport au fait que j’étais capable de créer une entreprise, de me rendre compte que ça pouvait marcher, que c’était viable. Ce que j’ai le plus apprécié, c’est de pouvoir prendre le temps. C’était important aussi pour repréciser le projet, ça m’a permis de le construire 

Vous êtes-vous déjà étonnés du nombre de mélodies différentes réalisées avec seulement 7 notes de musique différentes ?  Eh bien, pour le métier de fromager/ère, c’est un peu pareil…  avec seulement quelques litres de lait (surtout s’il vient de votre petit élevage/production, cela le rend encore plus unique !!) il n’y a de limite que votre imagination pour pouvoir le travailler et le transformer en un fromage particulier et exclusif. Ainsi, chaque fromager a la chance de pouvoir créer, moyennant un minimum de théorie de fabrication, beaucoup de rigueur, de patience et de pratique, une gamme surprenante de fromages différents ! Dans tous les cas, il y aura toujours un fin palais pour apprécier le produit que vous aurez appris à façonner de vos mains avec passion ! 

Transformer mon lait à la ferme me permet de poursuivre et de mettre en valeur les choix qualitatifs de notre mode de production : nourrir les chèvres à l’herbe et au foin, cultiver notre propre méteil, diversifier la flore des prairies, etc. C’est un métier supplémentaire, passionnant et exigeant, qui demande beaucoup d’attention et de disponibilité mais qui génère la valeur ajoutée qui permet de vivre d’un élevage caprin à taille humaine. C’est aussi gratifiant d’offrir un produit fini apprécié des consommateurs ; leurs retours sont de belles reconnaissances qui motivent et encouragent le métier d’éleveur malgré ses aléas.

Après des années passées dans le social, Mélanie a senti l’appel du large. C’est à l’occasion de vacances en Bretagne qu’elle découvre le pain au levain. Immédiatement, elle s’inscrit à un stage d’initiation avec des paysans boulangers. De retour sur la métropole lilloise, elle demande un congé individuel de Formation pour passer son CAP Boulanger (Certificat d’Aptitude Professionnelle). Dès 2017, elle étudie à temps plein au Centre de Formation et d’Apprentissage de Tourcoing et réalise un stage d’un an durant lequel elle réalise un pain bio et fait main. En Juin 2018, son CAP en poche, elle négocie son départ et a l’opportunité de remplacer le boulanger de son AMAP. A partir de ce moment là, tout s’accélère. Elle entre en couveuse avec A Petits PAS en 15 jours, avec un prévisionnel modeste. Elle achète un four avec les conseils éclairés de l’association, le soutien financier d’un club d’investisseurs solidaires (Cigales) et aménage sa véranda en atelier de production. Elle vend son pain sur un marché puis deux, dans un point de vente puis deux, puis trois. En 6 mois, elle atteint son objectif à 3 ans avec 200 kg de pain hebdomadaire. “Je n’étais pas du tout manuelle à la base. Je n’aurais jamais pu imaginer une reconversion plus simple et rapide. On peut changer de parcours, des dispositifs existent”.

Avec ma toute petite herboristerie dans une caravane, l’idée est d’atteindre des endroits isolés. Aller au contact des gens, boucher les trous « géographiques » en proposant mes produits et des conseils. La seule préparation possible à réaliser, c’est le mélange d’herbes séchées pour faire des tisanes. Toute autre chose est interdite car il est impossible d’être autonome en Belgique au niveau culture, par manque d’espace. Si la culture est déjà un métier à part entière, le séchage et le conditionnement représentent des métiers en soi avec d’autres autorisations et un cadre légal. Et toute autre transformation requière un diplôme de pharmacien. C’est un métier vaste: il y a tellement de plantes avec tellement de propriétés, il y a toujours à apprendre!

En s’installant en 1980, on pensait que c’était fou de s’installer en agriculture alors qu’on avait un diplôme. A l’époque les agriculteurs étaient peu formés. Entre temps, la formation agricole s’est développée. On passe beaucoup de temps à former les nouveaux salariés qu’on accueille: les attentes de chacun, la vie d’équipe, etc. Pour nous chaque salarié est important, on souhaite qu’il aime son travail, le comprenne, soit responsable et comprenne que chacun dépends de l’autre. La ferme a le souhait de s’améliorer continuellement: en bio, il y a toujours à inventer des choses, par exemple se ré-approprier les outils de recherche et production des variétés produites. Entendre des collègue Belges, Hollandais ou autres c’est toujours intéressant !

Avant j’étais éducateur et animateur socio-culturel. Puis j’ai changé pour le maraîchage. J’ai suivi le parcours d’aide à l’installation, je me suis formé avec un bouquin de jardinage, suivi des formations organisées par les structures régionales, j’ai été saisonnier, associé dans une ferme et j’ai testé mon projet en couveuse d’entreprise. L’échange avec les maraîchers m’a permis d’apprendre sur le tas. Ce que je regrette c’est de ne pas m’être installé à mon compte 10 ans plus tôt! Une ferme c’est long à mettre en place, plus jeune on a plus de force physique et le temps de voir son entreprise devenir rentable. Je trouve qu’en général, dans les formations on ne laisse pas assez la place à l’initiative spontanée, pour permettre d’avancer en se posant des questions petit à petit.

Avec des plantes médicinales, on en apprend tout le temps puisque ça bouge toujours. C’est le genre de boulot ou on apprend toute sa vie, on pourrait être en formation en permanence, la curiosité fait partie des compétences à cultiver. On ne fait pas de diagnostic : si quelqu’un ne sait pas ce qu’il a, on le revoit vers un médecin. Les pharmacies grappillent de plus en plus, et il y a une possibilité que l’herboristerie devienne l’apanage des pharmacies …  Plusieurs ont choisi l’option « production », plutôt que de vendre à des particuliers. Cela permettrait sur le long terme de ne plus faire appel à des fournisseurs en Allemagne ou en France. Mais pour le moment, les superficies sont très petites. Ça peut être une chose à mettre en valeur (maraîchage de plantes médicinales). Il faut quelqu’un qui cultive, qui sait sécher et conditionner. 

Pour moi c’est une activité secondaire, je travaille à temps partiel comme saisonnière en maraîchage. J’y trouve mon équilibre. Je ne savais même pas jardiner quand j’ai démarré, mais j’adore produire… Dire que j’ai passé la moitié de ma vie à côté de ma vocation! Dans le Nord, il n’y a pas vraiment de filière pour les plantes. On se réunit régulièrement entre producteurs avec le CIVAM. Quand j’ai démarré ça n’existait pas encore, donc il n’y avait rien pour se former. J’ai galéré pour me former, mais au final c’est pôle emploi qui a payé ma formation, ce n’était pas insurmontable. C’était difficile de trouver des stages. Il y a eu des productrices pionnières en région, beaucoup ont arrêté depuis. Depuis, ça se développe, il y a de plus en plus de projets et des lieux où se former. Les clients ne connaissent pas cette filière, ils ne me croient pas quand je dis que je vends ce que je produit localement. Mais quand ils goûtent, ils reviennent !

C’est un travail quotidien. Entre les traites et le nourrissage, il y a différents travaux qui ne se voient pas mais qui sont des plus importants pour la bonne conduite du troupeau : peser les agneaux, surveiller leur évolution et les trier, ainsi que les brebis ; fin de lactation, mammite, sevrage …. Tondre les brebis, vérifier l’état général du troupeau ; être vigilant face aux maladies entre autres apparition de parasites. Soigner les onglons, effectuer les traitements antiparasitaires. Assister aux agnelages si nécessaire, vérifier leur bon déroulement et donner les premiers soins aux agneaux. Boucler les agneaux à la naissance et garder un carnet d’agnelage à jour. Ensuite il y a le travail sur l’exploitation afin d’amener de la nourriture au troupeau notamment du bon foin ainsi que des céréales.

A partir du moment où l’on a une idée mûrement réfléchie, il faut foncer ! Il est important de s’entourer des bonnes personnes pour être conseillés, accompagnés. Et surtout, ne pas vouloir tout faire en même temps et fixer des priorités !

On se pose plein de questions mais il ne faut pas avoir peur de ses ambitions ! C’est important de ne pas perdre de vue que l’ambition n’est pas une volonté puissante mais une réalisation de soi ! 

Un entrepreneur doit supporter l’échec et l’affronter tout en restant pragmatique dans toutes les situations. Un entrepreneur doit également faire attention que sa passion ne prenne pas le dessus sur « les chiffres ». Dans le cadre du développement durable, l’émotion et l’engagement peuvent prendre le pas sur la vision à long terme du projet. Il est important de rester pragmatique.


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